Le festival Fais ton Greuh battait son plein ; les festivités venaient à peine d’être lancées que, déjà, des cris d’ogres résonnaient dans toute la ville. Masques, ventres rembourrés à coup de plumes de poules, échasses pas très stables, tous les citoyens célébraient Fiona et Shrek et leur ascension au pouvoir.
Depuis que des fesses vertes et dodues avaient pris possession du trône, un climat apaisant régnait sur la contrée, qui s’épanouissait financièrement grâce à ses cultures d’oignons. Marionnettes vivantes, animaux qui parlent, humains trop bavards, tous vivaient dans une cohabitation relativement sereine.
Mais les cris d’ogre soudain furent recouverts par un gros boum, de ceux qui font mal aux oreilles et qui laissent des acouphènes, et on a beau se frotter les oreilles ça partira pas avant au moins demain matin. Les masques tombèrent - littéralement, faut dire que la déflagration était assez puissante - et tous se mirent à courir mais où, ça, personne ne le savait.
Bientôt, les ogres ne furent plus. Les ânes qui parlent, non plus. Les marionnettes vivantes ? Terminé. Ils étaient toujours là, pourtant, mais dans des corps qui ne leur appartenaient pas : des corps humains.
Quelques heures plus tard, après une enquête rondement menée par L’ ne himself, la nouvelle parvint aux habitants : l’explosion venait de l’usine de Marraine la Bonne Fée. La potion, comme ils l’avaient deviné, servait à transformer les êtres fantastiques en êtres humains (qui étaient toujours, si ce n’est dans l'apparence, dans la personnalité, fantastiques). L’antidote, lui, n’existait pas encore.